Stéfan Barrillon
Un artisan luthier diplômé et expérimenté, en toute simplicité
Stéfan Barrillon est un luthier français
incontournable dans le domaine
de la création de guitares.
Son savoir-faire et ses références
le situent à un niveau d'expertise reconnue parmi de nombreux guitaristes professionnels de renom.
Il propose librement des instruments
de très haute facture qu'il crée
au fil de ses inspirations.
Volontairement discret sur la scène commerciale,
Stéfan Barrillon s'adresse avant tout à des passionnés
de talent en quête de singularité et d'excellence.
Une passion avant tout
« D’aussi loin que je puisse me souvenir j’ai toujours aimé les activités manuelles ; enfant c’était les lego puis les maquettes, adolescent la mécanique, et enfin les guitares. Une fois ma première guitare créée, aucun doute, j’ai bien compris que je voulais devenir «LUTHIER».
Je suis parti étudier aux Etats Unis, à Phoenix Arizona, où j’ai suivi les cours de John Reuter, Bill Eaton et Joe Valley à la Roberto Venn School of Luthery dont j’ai été diplômé en 1995.
À mon retour, après un bref passage dans le garage familial et après avoir construit ma maison, j’y ai ouvert mon atelier en 1996 sur Aix-en-Provence. C'est là que j'ai conçu et réalisé les guitares électriques « Tactile » , les basses « Cyclop » et « Cerbère », et c’est également dans cet atelier que j’ai commencé en 2010 la fabrication de mes premières guitares acoustiques. »
Un artisan précis, patient
et inspiré
« 2021 marque un virage important pour moi car après 25 ans dans le premier atelier et 2 ans de travail intensifs j’investis un nouvel atelier que j’ai voulu plus pratique, plus moderne et mieux pensé que le précédent : le gros œuvre, la fabrication et le vernis des guitares se fait désormais sous un même toit, à la même hygrométrie et avec du matériel plus récent. Un traitement des copeaux bien plus efficace ainsi qu’une cabine de vernis professionnelle et un circuit de vide permettent de réaliser les collages délicats plus facilement.
Ce nouveau lieu, et donc nouvel outil de travail, me permet de proposer une fabrication plus authentique, et d’affirmer mon identité.
N'étant pas dans une logique productiviste je me permet de laisser le temps au temps et laisse mon imagination aller sans cesse. Je propose mes instruments à la vente lorsqu'ils sont finis. Je ne prends pas de commande mais suis sensible aux idées que l'on pourrait me soumettre au sujet d'un éventuel nouvel instrument.
Les meilleures guitares que j’ai fabriquées sont celles dont j’ai rêvé… »
Mon regard sur
la lutherie
”Le soin apporté au détail, associé au contact de magnifiques essences de bois, me font chaque jour aimer davantage mon métier.
Je mets un point d’honneur à ce que le travail soit méticuleux et appliqué, exécuté de façon réfléchie et organisée. Il est impératif par exemple de prévoir, d’anticiper les défis techniques afin de pouvoir les relever.
Je pense qu’une guitare doit offrir trois réussites essentielles :
esthétique, sonorité, et confort.“
L'esthétique
Que l’instrument soit simple ou plus sophistiqué, la réalisation doit être propre, de bon goût et sans «à peu près». Je suis pour une esthétique d’élégance, de retenue raffinée. À la surabondance de bois figurés, aux strass des accessoires ou autres incrustations ostentatoires, je préfère nettement mettre en valeur la simplicité d’un bois d’exception ou la sobriété d’un filet original. Je place ce critère d’esthétique en premier car je suis convaincu de ceci : une guitare doit d’abord être désirable, et ce sont ces charmes qui vont plaire et susciter l’envie de la prendre entre ses mains, contre soi.
La sonorité
J’aime les guitares au son équilibré. Elles peuvent être puissantes, chaleureuses, percussives ou intimistes. Que ce soit pour jouer en concert ou dans sa chambre, du blues ou du picking, un timbre plutôt chaud ou brillant, de l’attaque ou du moelleux, tout peut se concevoir mais je pense que tout se situe dans l’équilibre des notes que ce soit au sein d’un accord, que ce soit tout au long du manche ou bien entre les cordes graves et aiguës. Peu importe le style, c’est une qualité générale de caractère harmonieux qui lui donnera la beauté de son timbre, de sa résonance.
Le confort
L’instrument doit être agréable à tenir entre ses mains. Les accords doivent tomber sous les doigts sans efforts. Jouer sur une guitare confortable et « facile» permet de s’affranchir plus facilement de la technique pour laisser plus de place à l’interprétation ou la création. L’attention toute particulière que je porte au manche, notamment le bord de touche, l’extrémité des frettes ou l’écartement des cordes, contribue à cela.
Vibrations et résonance
dans
la guitare acoustique
La guitare ne manque pas d’air
Nous pouvons entendre la musique, car l’oreille reçoit les variations de pressions d’air que les vibrations sonores créent à notre portée.
Toutes les années d’expérience depuis mon installation m’ont conforté dans l’idée que la guitare est une sorte de « pompe à air ». Ainsi, pour brasser le maximum d’air, certaines parties doivent être flexibles, tandis que d’autres doivent plutôt être rigides pour laisser le maximum d’énergie se répartir sur les parties vibrantes.
L’instrument doit être agréable à tenir entre ses mains. Les accords doivent tomber sous les doigts sans efforts. Jouer sur une guitare confortable et « facile» permet de s’affranchir plus facilement de la technique pour laisser plus de place à l’interprétation ou la création. L’attention toute particulière que je porte au manche, notamment le bord de touche, l’extrémité des frettes ou l’écartement des cordes, contribue à cela.
Pour vibrer avec les cordes
Quand on gratte une corde sur une guitare, cette dernière vibre (table d’harmonie) et crée des variations de pression d’air omnidirectionnelles. C’est un peu comparable aux ronds que font les ricochets sur l’eau, mais ici dans toutes les directions.
Une fois grattée (attaque), elle se réfléchira (ping pong) entre le sillets de tête (ou la fret) et le sillet de chevalet entretenue par la vibration de la table (sustain).
Pour conserver la puissance initiale de vibration de la corde (et donc du son), il faut que l’énergie donnée par la corde soit surtout captée par la table, qui produira en réponse des perturbations d’air.
Et ces « vagues » de variation de pressions viendront heurter nos tympans (excusez cette explication simpliste).
De l’importance du fond,
et du reste
Certains luthiers, dont je fais partie, pensent que le fond a également une influence importante sur la sonorité d’une guitare. Il serait donc important de contrôler son action. Autre idée, à l’image d’un fût de batterie : il est nécessaire pour la répartition de l’énergie que les éclisses ne fléchissent pas, afin de ne pas amortir la vibration qui tend à déformer la guitare. Il en va de même pour la liaison du manche et de la caisse.
Il faut donc travailler d’un coté sur la souplesse de certaines parties, principalement la table d’harmonie et le fond, et à l’opposé sur la rigidité et l’inertie du fût du « tambour », c’est a dire les éclisses et le joint manche/caisse.
J’ai toujours ces éléments à l’esprit lorsque je fabrique mes guitares, en particulier sur les modèles les plus travaillés avec des techniques de doubles éclisses et de contre éclisses plus rigides, ou l’utilisation de matériaux composites pour limiter la masse des tables et les rendre plus réactives.